FORMALISATION DE L’ÉCONOMIE : La clé pour libérer le crédit et bâtir une croissance inclusive

Cet article met en lumière le poids de l’informel dans l’économie ivoirienne et son impact sur le financement de l’économie. Il démontre comment la formalisation des activités économiques est indispensable pour augmenter l’accès au crédit bancaire, renforcer les recettes publiques et structurer une croissance durable et équitable.

Stratek

6/19/20252 min read

FORMALISATION DE L’ÉCONOMIE La clé pour libérer le crédit et bâtir une croissance inclusive


Publication : 19 juin 2025

Introduction

En Côte d’Ivoire, plus de 90 % des unités économiques opèrent dans l’informel. Si ce secteur joue un rôle vital dans l’emploi et les revenus de millions de citoyens, il constitue aussi un frein structurel à la croissance nationale.

Amadou Diaby, consultant et acteur engagé du développement, affirme : tant que notre tissu économique restera informel, la richesse ne sera ni mobilisée ni réinvestie efficacement. La formalisation, loin d’être une contrainte, est un levier de transformation.

Une problématique économique majeure

1. L’informel, frein à l’accès au crédit
La majorité des entreprises informelles n’ont ni documents comptables, ni immatriculation, ni visibilité financière. Résultat : elles ne peuvent accéder aux financements bancaires, privant l’économie de capitaux nécessaires à sa modernisation.

2. Des recettes fiscales limitées
L’État ne capte qu’une fraction de la richesse produite. Cela limite les investissements publics et la capacité à répondre aux besoins sociaux essentiels : santé, éducation, sécurité.

3. Une économie vulnérable
En dehors des règles du jeu formel, les acteurs informels sont exposés à l’arbitraire, à l’instabilité, et à une faible productivité. Cela freine la compétitivité nationale.

Quelques données clés

  • 90 % des emplois ivoiriens sont dans l’informel

  • Moins de 25 % des entreprises accèdent au crédit bancaire

  • 22,4 % de contribution du crédit au PIB en 2023 (contre 93,5 % dans le monde)

  • Environ 30 000 entreprises immatriculées, sur plus d’un million d’activités existantes

Une vision de transition portée par Amadou Diaby

La formalisation doit être une stratégie nationale, progressive et inclusive, portée par trois grands piliers :

1. Accompagner, pas sanctionner
L’État doit privilégier une approche incitative : guichet unique digitalisé, fiscalité allégée, formation, appui à la gestion. La peur de la fiscalité ne doit pas freiner l’entrée dans le système.

2. Créer des avantages directs
Être formel doit ouvrir des droits : accès au financement, à la sécurité sociale, à des marchés réservés ou encore à des subventions ciblées.

3. Simplifier au maximum
Une entreprise doit pouvoir s’enregistrer aussi simplement qu’on ouvre un compte mobile money. La digitalisation est la clé.

Des modèles à suivre

  • Le Rwanda a numérisé ses services, avec un taux de formalisation record.

  • Le Maroc a lancé un statut d’auto-entrepreneur qui a permis à des milliers d’acteurs économiques d’entrer dans le système formel sans complexité.

La Côte d’Ivoire peut, elle aussi, transformer cette contrainte en opportunité.

Les bénéfices attendus

  • Inclusion financière renforcée

  • Hausse des recettes publiques

  • Amélioration du climat des affaires

  • Politiques sociales mieux ciblées

  • Croissance plus stable et mesurable

Conclusion

Formaliser l’économie, c’est la rendre lisible, finançable, et durable. Pour Amadou Diaby, il s’agit là d’un pilier fondamental de la souveraineté économique ivoirienne.

« On ne construit pas une nation sur l’informalité. La traçabilité, c’est la mémoire économique d’un pays. »