Exposé de conférence de presse du 15 Mai 2025 à Palm Club : Un levier pour créer de la richesse, selon le consultant Diaby Amadou

Cet article démontre, chiffres à l’appui, que la Côte d’Ivoire n’est pas surendettée, mais sous-exploitée. Il met en lumière le rôle central que peut jouer un endettement stratégique, soutenu par le patriotisme économique et la mobilisation de l’épargne, pour transformer le potentiel économique ivoirien en une richesse durable au service du développement.

Amadou DIABY

5/24/202520 min read

Le sous-endettement de la Côte d’Ivoire

Aujourd’hui nous assistons à des voix qui se lèvent de parts et d’autres pour dire que le pays est sur-endetté. Nous ne partageons pas cette analyse.

Selon notre perception du potentiel économique du pays et de la comparaison avec d’autres pays, nous estimons que le pays est sous-endettée.

Nous allons faire un exercice de comparaisons de chiffres avec d’autres pays pour essayer de vous le démontrer.

On parle beaucoup de dettes/PIB. Ce ratio prit tout seul ne permet pas de mesurer la capacité d’endettement d’un pays ou la soutenabilité de la dette ou même de la performance économique intrinsèque d’un pays.

Le Japon avec une dette sur PIB égale 260 % en 2024 est noté Aa3 chez Moody’s soit 17/20; la Côte d’Ivoire étant le 2ème meilleur crédit de l’Afrique Subsaharienne après le Botswana est noté Ba3 soit 10/20 chez Moody’s avec un PIB/dette à 58,1% en 2023.

Cela montre que cet indicateur n’évalue pas les performances intrinsèques d’un pays. Il est un élément de comparaison entre les pays à savoir le poids de la dette par rapport à la richesse créée.

Nous avons d’autres indicateurs qui permettent de comparer les pays entre eux en fonction de leur dette. Nous avons également la dette sur le patrimoine des ménages c’est à dire la dette par rapport au solde net du patrimoine des ménages.

Nous avons aussi la dette sur le nombre d’habitants.

C’est ce dernier point que nous allons détaillés pour montrer que sur la base du nombre d’habitants, notre pays est sous-endettée.

Si nous nous basons sur les chiffres officiels, La dette de la Côte d’Ivoire en 2023 est 27782,6 mds FCFA soit 42,35 mds d’euros ou 46 mds de dollars pour 1$=600 F CFA Pour une population de 31,17 millions d’habitants soit un ratio dettes/habts: 1359 € par habitant ou 1476 $ par habitant soit 890 000 F CFA par ivoiriens.

Si nous prenons le cas du japon, la dette en 2023 est de 8140 mds d’euros pour une population de 124,5 millions soit un ration dettes/habitants: 65 381 € par habitants soit 42 millions F CFA par Japonais.

Si nous comparons les japonais et les ivoiriens: 65381/1359= 48. Les Japonais sont 48 fois plus endettés que les ivoiriens.

Si nous prenons le cas des États Unis, la dette en Octobre 2023 est 33442 mds $ pour une population de 334,9 millions soit un ration dettes/habitants: 99857 $ par habitants, soit 65 millions F CFA par Américains.

Si nous comparons les américains et les ivoiriens: 99857/1476= 67. Les américains sont 67 fois plus endettés que les ivoiriens.

Si nous prenons le cas de la France, la dette en Juin 2024 est de 3228,4 mds d’euros pour une population de 68,29 millions soit un ration dettes/habitants: 47274 € par habitants, soit 31 millions F CFA par Français.

Si nous comparons les Français et les ivoiriens: 47274/1359= 35. Les Français sont 35 fois plus endettés que les ivoiriens.

Dans cette évaluation, nous n’avons pas pris en compte les engagements hors bilans.

Si nous prenons le cas de la France, Les engagements hors bilans s’élevaient en 2021 à 5071 mds d’euros dont la moitié, soit 2534 mds étaient liés aux financements de la retraite par répartition. Ces engagements hors bilan représente une part significative du déficit publique français.

Les engagements hors bilan sont exigibles comme la dette.

Si nous retraitons ces engagements hors bilan en dette, la dette totale de la France sera alors 3228,4+5071= 8299,4 mds € ce qui représenterait 121531 € par habitants soit environ 80 millions FCFA par français.

La Côte d’Ivoire a fait le choix de la retraite par capitalisation de ces deux caisses de retraites CNPS pour les agents du privé et CGRAE pour les agents de l’État qui sont excédentaires dans leur ensemble.

L’État ivoirien n’a pas d’engagement hors bilan dans pour la retraite de ces citoyens. Vu que les caisses sont excédentaires.

Ces caisses font même des acquisitions avec leur excédent., La dernière en date est l’acquisition de la banque BICICI.

La grosse part de la dette de ces dernières années a été prise pour financer les infrastructures publiques qui est une réalité dans le quotidien des ivoiriens.

Ceci est la bonne utilisation de la dette publique car elles serviront aux générations futures.

Nous devons remercier le président qui a permis cela.

En conclusion en 2023, sans tenir compte des engagements hors bilans qui sont exigibles progressivement et à long terme:

Chaque ivoirien était endetté à hauteur 1359€ soit 890 000 F CFA

Chaque Japonais était endetté à hauteur 65381€ soit 42 milions F CFA

Chaque Américain était endetté à hauteur 99857 € soit 65 millions F CFA

Chaque Français était endetté à hauteur 47274€ soit 31 millions F CFA

La majeure partie des pays développés ont des engagements hors bilans très importants envers leurs citoyens et à l’international.

Dans le cas de France, Le montant des engagements hors bilans est nettement supérieur à la dette bilantielle.

En retraitant les engagements hors bilan en dette, chaque français était endetté à 80 millions de F CFA.

Il faut rappeler que la dynamique de ces chiffres sont haussières. Donc ces chiffres sont naturellement plus important aujourd’hui.

Vu ces éléments et vu le potentiel économique du pays, nous estimons que la Côte d’Ivoire est sous-endettée.

La Côte d’Ivoire n’a pas de problème de dettes mais un problème de création de richesse parce que son potentiel économique est sous-exploité.

La sous-exploitation du potentiel économique

Avec une population de plus de 30 millions d’habitants dont plus de 75% ont moins de 35 ans.

Cette population jeune est une chance extraordinaire pour mettre en valeur le potentiel économique sous exploité du pays.

Nous allons évoquer uniquement le domaine de l’agriculture qui est la première source devise étrangère du pays.

Ce secteur emploie 40% de la population et nourrit 75% de la population.

Dans la configuration de notre pays, il est le moyen le plus efficace pour réduire la pauvreté et de créer une richesse inclusive.

Nous n’allons pas évoquer l’industrie en générale, dont le potentiel est également énorme vu notre niveau d’importations des produits manufacturiers pour l’industrie manufacturière, la capacité agricole pour l’agro-industrie, l’industrie extractive et la construction.

Nous commençons par le cacao qui est la première source de devise étrangère de la Côte d’Ivoire, répresente plus de 30% de nos exportations et la deuxième source de devise pour l’UEMOA.

Une production hautement stratégique qui contribue à la stabilité monétaire du FCFA et à la capacité d’endettement de la Côte d’Ivoire.

Le Cacao:

Cette augmentation du prix mondial de cacao qui atteint un record en 2024 de 12931 $ la tonne soit 8 millions FCFA environ la tonne, est due à une chute de la production de la Côte d’Ivoire ces dernières années, qui est passée de 2,2 millions de tonnes à 1,8 millions de tonnes soit une baisse de 400 000 T soit 2/3 de la production du Ghana.

Nous profitons de cette conférence pour tirer la sonnette d’alarme sur le risque que la Côte d’Ivoire perde sa part de marché de plus 40% de la production mondiale au détriment des grands producteurs agro-industriels très capitalisés du Brésil, de l’Equateur et l’Indonésie

Ces grands producteurs agro-industriels voient cette crise comme une opportunité en or pour augmenter leur production et prendre des parts de marché.

Ces pays espèrent ainsi prendre des parts de marché lors que les prix redeviendrons à la normale c’est à dire entre 2000 $ et 3500 $ la tonne

Cette perte de part marché s’elle se produit, aura des conséquences financières et monétaires pour le pays et l’UEMOA.

Une position que nous avons obtenue en 1995 grâce au génie et le travail du Président Felix Houphouet Boigny qui est allé jusqu’à mettre le pays en banqueroute en 1987.

Au moment où les prix dans les autres pays s’effondraient, le Président Felix Houphouet Boigny achetait les productions de cacao aux planteurs ivoiriens au prix le plus fort jusqu’à 1989.

Nous devons réagir rapidement pour augmenter notre production pour ne pas perdre notre part de marché.

Le Café:

La production du café en Côte d’Ivoire s’est complètement effondrée.

Elle oscille entre 60000 T et 150 000 T jusqu’au point qu’elle n’est plus mentionnée parmi les principales sources de devises ou d’exportation.

Comme le cacao, les cours mondiaux de café ont également atteint des sommets soit plus de 9500 $ la tonne pour le café arabica

Nous devons nous inspirer des performances du Vietnam.

C’est à la n des années 80 que le Vietnam a commencé à être parmi les producteurs significatifs de café avec moins de 50 000 T.

Pendant cette période la Côte d’Ivoire oscillait entre la 3 ème et la 5 ème place mondiale, atteignant souvent une production de plus de 350 000 T et la première place dans la production du café Robusta.

Aujourd’hui, le Vietnam occupe la deuxième place mondiale avec 1 800 000 T et la première place dans la production du café robusta

Malgré cette production, le Vietnam a une super cie 700 000 ha, moins que la Côte d’Ivoire qui a plus 1 millions ha à majorité abandonnée ou improductive.

Cette crise des cours du café avec un prix actuellement haut doit être une opportunité pour la Côte d’Ivoire d’augmenter sa production et récupérer une part significative du marché car le potentiel du pays est énorme.

Le Riz:

La Côte d’Ivoire est un pays béni avec de plus de 5000 km de cours d’eau disséminé sur tout l’étendu du territoire.

Il n’y a aucune région en Côte d’Ivoire que LE SEIGNEUR n’a pas irrigué en cours d’eau.

Le Potentiel de production en riz est indéterminé.

Malgré ce potentiel, la Côte d’Ivoire a importé en 2024 pour 600 milliard de FCFA de riz; une importation en perpétuelle augmentation.

Cette situation affecte négativement nos réserves en monnaie étrangère (détenues à la BCEAO) et augmente notre vulnérabilité.

Le Poisson:

Avec plus de 5000 km de cours d’eau, nous avons 600 km de côte maritime et 300 km de baie lagunaire (la plus grande au monde)

La plus grande partie de notre production de poisson est la pêche maritime artisanale.

La production totale atteint à peine les 100 000 T. La demande de la population dépasse les 400 000 T.

Alors que, le potentiel de la pêche et d’aquaculture est énorme.

Malgré ce potentiel en 2024, la Côte d’Ivoire a importé pour 500 milliards de FCFA de poissons.

Cette situation affecte également nos réserves en monnaie étrangère (détenues à la BCEAO) et augmente notre vulnérabilité.

Le Coton:

On peut cultiver le coton sur la moitié du pays soit 150 000 km2. De Bouaké à Tengrela, De Bondounkou à Biankouma

La production ivoirienne est insigni ante dans la production sous-régionale alors que le coton est le 2 ème produit agricole d’exportation de l’UEMOA après le Cacao.

Le potentiel dans la culture du coton est énorme.

La Côte d’Ivoire avait la plus grande industrie de textile en Afrique Subsaharienne.

Ces compagnies se sont en partie effondrées.

Nous avons des parts de marché à conquérir et une industrie à développer.

Le Sucre:

Le Président Felix Houphouet Boigny a construit les 4 complexes sucriers actuels du pays ( Ferké 1, Ferké 2, Zuenoula et Borotou).

Il en avait projeté de construire une douzaine sur le bord de nos différents fleuves.

Plus de 30 ans après, rien à bouger. Aucun complexe sucrier!

Le potentiel à construire de nouveaux complexe et même d’exporter le sucre est énorme.

L’élévage:

Pour la tabaski, le Niger a décidé de suspendre l’exportation de bétail. Ceci met en lumière la vulnérabilité dans la production de bovin et d’ovin du pays malgré son potentiel.

Vu La demande en viande et le niveau d’importation, il faut passer à l’élevage intensif dans la production de bovins, d’ovins et de caprins comme nous l’avons réussi pour l’élevage de volaille avec de l’accompagnement, de la formation adéquate pour notre sécurité et notre souveraineté en protéine animal.

Le potentiel de développement d’un élevage moderne est une réalité.

Il faut une production optimale avec la construction des gîtes (Bergerie, étable,…) pour les animaux, le développement de la production des aliments pour leur nourriture et la médecine vétérinaire pour leur soin.

Le développement des produits dérivés des animaux comme le lait ou le cuir et autres.

La culture Vivrière:

Les ivoiriens se plaignent de la cherté de la vie sur les marchés.

Le marché est cher simplement parce que la production n’est pas suffisante par rapport à l’augmentation rapide de la population.

Si la production des céréales (le riz, le maïs, le sorgho, le mil), la production de féculents (l’igname, la Banane plantain, le manioc, la patate et le taro) et les cultures maraîchères

( Les tomates, les carottes, les choux, les poivrons, les oignons) augmentent, le prix vont naturellement baisser

La consommation de la banane plantain est devenue un luxe à cause d’une production insuffisante.

Le Palmier à Huile:

La Côte d’Ivoire est le deuxième producteur africain d’huile de Palme derrière le Nigéria avec un part de marché mondial d’environ 4%.

La Côte d’Ivoire produit environ 500 000 T / an avec une plantation d’environ 290 000 ha dont 70% de palmeraie villageoise.

Les plantations industrielles sont bien entretenues avec une très bonne productivité.

Alors que les plantations villageoises, la grande part des palmeraies ont productivité faible pour défaut d’investissement.

La Côte d’Ivoire consomme 45% de la production totale et 55% à l’export principalement dans la CDEAO.

Le déficit de production dans dans la CDEAO est estimé à plus de 1 800 000 T d’huile. Le potentiel de production est énorme.

Il faut commencer à investir pour augmenter la productivité des plantations villageoises dont l’effet de richesse et le recul de la pauvreté par effet de ruissellement dans le quotidien des populations est immédiate.

Le Cocotier: Depuis la privatisation de la Société d’État SODEPALM, la production de coco et de coprah n’a cessé de s’effondrer. Elle est passée de 400 000 T dans les années 80 à environ 120 000 T aujourd’hui. Il y a toute une industrie à développer autour du Coprah et du coco. (Huile, soin de beauté…) L’hevéa: Les plantations d’hévéas rencontrent les mêmes problèmes de faible productivité que les plantations de palmiers souvent liés à leur vieillissement et d’entretiens. Pour maîtriser la fluctuation des prix à l’international, il faut développer une industrie de seconde transformation telle que la fabrication de pneu de 1er prix. L’avocat: L’avocat est l’un des fruits tropicaux les plus échangés sur le marché international. Le Maroc et Israêl ont fait de ce fruit, une de leur production phare. La Côte d’Ivoire a eu dans le passé, une société d’État ( SOPRODAV) pour faire profiter notre pays de cette manne. La Banane à dessert: Dans les années 70 – 80, environ 50% de la production de banane à dessert était détenue par des producteurs ivoiriens avec plus de 1300 planteurs. La multiplicité des planteurs permet une diffusion de la richesse par effet de ruissellement dans tous les recoins de l’économie du pays et pro te à tout le monde. Aujourd’hui, il n’y a presque plus de nationaux dans ce secteur (Nous ne connaissons que la coopérative CFA qui regroupe quelques planteurs ivoiriens). Le secteur est essentiellement dominé par les groupes non-nationaux. Vu notre potentiel en cours d’eau (Plus de 5000 km de cours d’eau) Il y a un potentiel énorme pour le retour des nationaux dans ce secteur). L’ananas: La production de l’ananas s’est complètement effondrée dans le pays. Dans les années 80, la production d’ananas avoisinait les 300 000 T dont la grande partie servait à l’ananas de conserverie et le reste à l’export de l’ananas frais. Aujourd’hui la production annuelle est en dessous des 50 000 T La mangue: La production de mangue est l’un des fruits tropicaux dont le pays dispose d’un potentiel énorme pour l’exportation. Elle permettra de lutter contre la disparité des régions surtout dans le nord. Les régions du nord restent les régions les plus pauvres du pays. Le développement de la mangue permettra aux populations d’avoir une deuxième culture de rente à coté de l’anacarde qui s’est bien développée. Les agrumes: Les agrumes comme les oranges, les clémentines, les mandarines, les citrons et les pamplemousses comptes parmi les fruits les plus consommés au monde pour leur goût et les bienfaits nutritionnels. Vu notre géographie, il est possible de les produire presque partout sur le territoire. La noix de colas: La noix de colas reste une production d’exportation importante de la Côte d’Ivoire vers les autres pays de la CEDEAO. Aujourd’hui le Nigéria est le premier producteur avec 150 000 T à 200 000 T / an soit 70% de la production mondiale contre la Côte d’Ivoire qui est le 2ème producteur mondial avec 30 000 T. Nous pensons que nous avons des parts de marché à prendre, vu notre potentiel de production. Pour développer tous ces secteurs il va falloir organiser, mobiliser l’épargne privée, l’épargne publique et orienter la politique de la BCEAO vers l’appareil productif du pays. D’où l’importance du patriotisme économique dans notre vision.

L’importance du Patriotisme économique dans la création de richesse et dans la souveraineté économique et monétaire

Le patriotisme sportif est une réalité dans notre pays.

Lorsque les éléphants jouent, tout le monde est en effervescence pour le plaisir de notre mental et le bien de notre égo.

Les pays jouent dans une compétition plus difficile que la coupe du monde de football où les joueurs de chaque pays sont ses consommateurs et ses producteurs.

Les producteurs sont les défenseurs et les consommateurs sont les attaquants de cette équipe nationale d’économie.

Le patriotisme économique a impact sur notre existence et sur nos conditions de vie.

Chaque ivoirien doit faire preuve de patriotisme économique dans le choix de ses achats pour favoriser la consommation des productions locales pour deux raisons:

– Augmentation de la production locale qui se traduit ine ne par plus de travail, plus de richesse pour les populations , plus de recettes publiques pour l’Etat, plus de capacité d’endettement pour le pays, plus d’infrastructures publiques et plus d’actions gouvernementales pour améliorer les conditions de vie des populations

– Préservation de nos réserves en monnaie étrangère (Euros, Dollars, Livre Sterling, Yen…) gardée à la BCEAO

Ces réserves en devises étrangères sont obtenues grâce à la vente de nos productions d’exportation (le Cacao, l’or, les hydrocarbures, le caoutchouc naturel, la noix de cajou…) et des emprunts à l’international de nos pays.

Ces réserves servent à faire face aux besoins des populations en produits importés, aux engagements extérieurs du pays à savoir le service de la dette extérieure et le rapatriement des revenus des non-résidents…

Lorsque la BCEAO dispose d’un stock suffisant en monnaie étrangère, cela lui donne des marges de manœuvre pour mener une politique monétaire qui permettra aux banques commerciales de financer les activités des entreprises, des ménages et même de l’Etat.

Aujourd’hui la situation de la profondeur financière n’est pas reluisante pour la Côte d’Ivoire même s’il y a eu des progrès ces dernières années, c’est à dire Le ratio Crédit intérieur au secteur privé/PIB

Ce ratio est très important, il mesure le crédit bancaire accordé au secteur privé par rapport à la richesse créée.

Comment augmenter les revenus des citoyens ou créer des champions nationaux si le secteur privé pas n’a pas l’accès au crédit bancaire ?

Le crédit bancaire constitue l’un des effets de levier majeurs pour accélérer la croissance économique.

– Pour la Côte d’Ivoire:

– En 1983, il était de 41,9%; – En 2011, elle était à 13,1%, – En 2023, elle était à 22,4%

– Pour le monde:

– En 1983, elle était de 56%; – En 2011, elle était à 80,9%, – En 2023, elle était à 93,5%

Pour la Chine:

– En 1985, elle était de 65,3%; – En 2011, elle était à 123,1%; – 2023, elle était à 194,7%

Pour le Japon:

– En 1983, elle était de 137%; – En 2011, elle était à 159%; – 2023, elle était à 195,6%

Pour les États Unis:

– En 1983, elle était de 96,1%; – En 2011, elle était à 174,5%; – 2023, elle était à 192,5%

Notre pays est-endetté et nos entreprises privées sont également sous endettées.

Il n’est vraiment pas étonnant que notre pays crée moins de richesse pour nos populations.

Le financement bancaire va permettre la création de plus d’emplois, plus de richesse, plus de recettes publiques et plus d’actions gouvernementales pour améliorer les conditions de vie ( plus d’hôpitaux, d’écoles, de policiers, de gendarmes, plus de justice et plus de fonctionnaires, plus d’infrastructures publiques et moins de lourdeur administrative…)

Dans ces conditions, le pays a plus de souveraineté économique, financière et monétaire…

Nous profitons pour souligner:

En 2019, grâce au Président la République et au Président français, pour l’UEMOA, il n’y a plus de compte d’opérations au trésor français.

La BCEAO pourra placer où elle veut ses réserves de changes pour en tirer plus de profit par rapport, quand une partie des réserves était au trésor Français à un taux faible.

Ces opérations de placements permettent à la BCEAO d’augmenter ces réserves de changes en faisant des bénéfices plus importants.

Lorsque la BCEAO n’a pas assez de réserve en devises étrangère, nos pays sont obligés de s’endetter en monnaie étrangère pour reconstituer ses réserves de changes ce qui augmente la vulnérabilité du pays à l’international.

Raison pour laquelle, il faut sensibiliser pour que chaque consommateur prennent conscience de sa responsabilité individuelle dans l’endettement et dans la souveraineté de notre pays.

Le fait de consommer les produits locaux doit être considérer comme un acte citoyen et doit être honoré.

Il faut faire comprendre à chaque consommateur: à chaque fois que vous achetez un produit importé, ce sont les réserves en devises qui diminue et le pays qui s’affaiblit.

Par exemple:

– Si vous avez le choix entre le riz local et le riz importé, si vous achetez le riz local, vous avez un fait un acte citoyen en renforçant la souveraineté du pays.

– Si vous avez le choix entre le pagne Woodin ou Uniwax et le pagne Hitaguet ou Hollandais, si vous achetez le pagne Woodin ou Uniwax, vous avez un fait un acte citoyen en renforçant la souveraineté du pays.

Si vous avez le choix entre un produit importé et un produit local ou un produit local de substitution, il faut choisir le produit local ou le produit local de substitution.

Par ce geste, vous avez fait un acte citoyen et vous avez soutenu votre pays et préserver ses réserves en monnaies étrangères.

Une politique monétaire restrictive de la BCEAO par des réserves faibles, cela veut dire moins de crédit aux entreprises et aux particuliers, moins de productions pour les entreprises, moins de consommations pour les particuliers, moins de création de richesse, moins de recettes publiques, et moins d’emplois, moins de matériels dans les hôpitaux, moins d’enseignants dans les écoles, moins de policiers et de gendarmes, Lenteurs dans les procédures administratives et de justice, moins d’infrastructures publiques…

Si la capacité d’endettement des pays n’arrive pas à reconstituer les réserves à long terme, c’est la dévaluation du FCFA ou la fin ou la renégociation du niveau de parité fixe avec l’euro.

Il faut rappeler l’importance de la parité fixe avec l’Euro, pour notre économie et dans notre vie de tous les jours.

Elle nous protège contre l’inflation c’est à dire une augmentation généralisée des prix à la consommation.

La parité fixe avec l’euro nous permet d’avoir une inflation faible et d’avoir nos produits d’importation à un prix faible vu que notre monnaie est forte et arrimée avec la première zone commerciale du monde avec environ 450 millions d’habitants pour l’union européenne dans l’ensemble.

Une augmentation généralisée des prix (inflation) a un effet dévastateur pour la vie et le pouvoir d’achat des populations les plus pauvres.

Comme il est dit, l’inflation est le mauvais impôt qui touche tout le monde dont les effets sont inégalitaires.

C’est la raison pour laquelle, dans la zone UEMOA, l’inflation est faible (autour de 2 à 5%) contrairement au Nigéria où l’inflation tourne autour de 25% à 30%; Au Ghana, en décembre 2022, l’inflation avait atteint un pic de 54,1%. Une situation impensable en zone UEMOA.

Cette parité fixe avec l’Euro permet à notre monnaie le FCFA d’être une réserve de valeur sûre et facilite les échanges commerciaux et financiers à l’international.

C’est grâce à cette réserve de valeur solide qui fait que les populations des pays limitrophes de l’UEMOA acceptent le FCFA dans les échanges commerciaux.

En contre partie les populations de l’UEMOA n’accepte pas en retour les monnaies des pays limitrophes parce qu’elle ne sont pas des réserves de valeur sûres.

C’est grâce à cette parité fixe avec l’euro et à son effet psychologique que la Côte d’Ivoire a fait 10 ans de crise politique sans l’effondrement de l’économie.

C’est grâce également à cette parité fixe et à son effet psychologique que nous avons 3 pays dirigés par des juntes militaires dans l’UEMOA qui continue à avancer sans l’effondrement de leur économie malgré le terrorisme.

Voilà pourquoi, Actuellement, la politique monétaire de la BCEAO est déterminée principalement en fonction de la quantité de réserve de change en monnaie étrangère disponible pour garantir la parité fixe avec l’euro qui exige un niveau minimum de réserves.

Malgré que nos pays sont sous-endettés, par leur faible stock de dette, leur capacité d’endettement est faible parce que la majorité de leur dette est libellée en monnaie étrangère.

J’ai une anecdote: si on vous demande de vous endetter auprès de votre fils ou du fils du voisin. Quel sera votre choix ?

Ça serait naturellement auprès de votre fils.

Lorsque vous vous endettez auprès de votre fils, vous n’avez pas de problème de dette quelque soit son montant

Lorsque vous vous endettez auprès du fils du voisin, même si la dette n’est pas énorme, vous avez un problème de dette.

C’est presque la même chose pour les pays, Le Japon a dette 8140 mds d’euros et une dette/PIB égale 260%.

Malgré cette immense dette, la note souveraine de la dette du Japon est de noté Aa3 chez Moody’s qui correspond à 17/20, A+ chez S&P qui correspond à 16/20, A chez Fitch qui correspond à 15/20.

100% de la dette du Japon est libellée en monnaie locale (YEN) et seulement 6,7% est détenue par des étrangers et presque 50% est de la dette du Japon est détenue par la Banque du Japon. Le Japon n’a pas de problème de dette.

En comparaison avec la Côte d’Ivoire qui a une petite dette de 42,35 mds d’euros et une

petite Dette/PIB égale à 58,1%, La note souveraine de sa dette est de noté Ba3 chez

Moody’s qui correspond à 10/20, BB- chez S&P qui correspond à 8/20, BB- chez Fitch qui correspond à 8/20. 61,7% de sa dette est libellée en monnaie étrangère. Et la BCEAO ne peut pas détenir assez de dettes souveraines au risque de mettre ses réserves de changes à sec.

Le 26 mars dernier, le Président vient de montrer la voie à suivre en émettant pour la première fois dans l’histoire de la Côte d’Ivoire des obligations en Franc CFA sur le marché international.

Les pays qui s’endettent dans leur propre monnaie, la préoccupation majeure de la politique monétaire de la banque centrale est la surveillance de l’inflation.

Contrairement au pays qui s’endettent en monnaie étrangère, leur préoccupation majeure est la surveillance de leur réserve de change pour la stabilité monétaire.

Pour une question de temps, nous n’allons pas évoqué le patriotisme économique du gouvernement et des entreprises dans le choix de leur consommation qui est aussi capital pour notre souveraineté.

Promotion du patriotisme économique

Comme le patriotisme sportif, chaque ivoirien doit faire preuve de patriotisme économique dans le choix de ses achats pour favoriser la consommation des productions locales pour deux raisons:

– Augmentation de la production locale qui se traduit par plus de travail, plus de richesse pour les populations , plus de recettes publiques pour l’Etat, plus de capacité d’endettement pour le pays, plus d’infrastructures publiques et plus d’actions gouvernementales pour améliorer les conditions de vie des populations.

– Préservation de nos réserves en monnaie étrangère (Euros, Dollars, Livre Sterling, Yen…) gardée à la BCEAO, pour notre souveraineté économique, financière et monétaire.

Développement agricole et la lutte contre la vie chère

Le développement agricole est le vecteur le plus efficace pour réduire la pauvreté et la vie chère dans notre société où 40% de la population est agriculteur, nourrit 75% de la population et le secteur est la principale source de devise étrangère (garantie la stabilité économique et monétaire).
Le café,
Le cacao,
Le palmier à huile
Le cocotier
L’hévéa
L’anacarde
Le coton
L’avocat
La banane
L’ananas
La mangue
Les agrumes
La noix de colas
Les cultures vivrières
La pêche
L’élevage.

Organiser et Diriger l’épargne nationale (Publique et privée) vers l’appareil productif

Le financement est le nerf de la guerre, il faut commencer par organiser l’épargne privée vers les secteurs les plus porteurs en réduisant au maximum le risque d’investissement.

L’État dont l’objectif principal est la souveraineté politique, économique, financière et monétaire, prend les risques qui sont insupportables pour les entreprises privées pour permettre le développement.

Formalisation de l’économie

La formalisation permettra d’améliorer la profondeur financière du pays qui est très bas.
C’est à dire à permettre aux banques commerciales de financer les entreprises.
Améliorer la pression fiscale et les politiques publiques.